Histoire de Chevry-Cossigny
Chevry-Cossigny – Capriacum-Cossiniacum
« Cette commune est formée de deux anciennes paroisses, Chevry et Cossigny, sur lesquelles l’Abbaye d’Yères prélevait les dîmes. Les deux villages remontent au XIIème siècle. Chacun avait un manoir et une église.
Les premiers seigneurs de Chevry furent ceux qui prirent le nom de la localité. Evrat de Chevry vivait sous Philippe-Auguste. Ses descendants gardèrent la terre de Chevry jusqu’à la fin du XVème siècle. En 1500, cette terre passa aux Bescherel ; vers 1550, aux Villeblanche ; en 1594, à Jean de Fourcy, qui la céda, en 1630, au duc de Chevreuse, auquel succédèrent, dans l’espace de moins de 50 ans le Président de Mesmes et Claude de Bois-lève seigneur de Lésigny, dont la fille unique, Gabrielle, porta les biens paternels en dot à François-Pierre de la Forêt d’Armaillé. En 1704, elle était veuve : ses enfants vendirent la seigneurie de Chevry au duc de Penthièvre.
A Cossigny, on note comme seigneur et contemporain d’Evrat de Chevry, un sieur Gauthier de Cocimiaco, d’origine étrangère. Nul doute que cette famille, qui posséda la terre de Cossigny jusqu’au XVI siècle, ne l’ait baptisé de son nom. En 1510, celle-ci passa à la famille de Pierre du Pré dont la fille unique épousa Robert de la Forest, seigneur de Vignolles. En 1723, le domaine de Cossigny était acquis par Claude de Lamarre, secrétaire du roi et en 1765, par Jean Baptiste Levasseur, écuyer, que ses descendants conservèrent jusqu’à la révolution. Le domaine de Levasseur appartient aujourd’hui à M.Cottin-Angar, directeur général de la société d’assurance mutuelle de la rue Royale à Paris, fondée en 1819 par son aïeul maternel, M. Didier Angar. Il fut acquis au commencement du XIXème siècle par son grand-père, M.Cottin, qui a réuni à cette propriété de 550 hectares, d’un seul tenant et sans enclave, la forêt de la Léchelle, les Bois de Passy et le petit domaine de la Plata situés sur la commune de Presles où se trouve une coquette construction moderne.
Cossigny est certainement un des plus beaux domaines et des plus giboyeux de Seine et Marne. Son parc clos, d’une contenance de plus de cent hectares, fort bien dessiné, renferme de beaux arbres et de belles eaux. Quant au château, comme il s’en allait en vétusté, pierre par pierre, il a été rasé il y a une quinzaine d’années. Il reste la ferme qui a groupé celle de la porte, de la Chapelle Saint Martin et de Bagnedoux. Elle est bien aménagée comme une étendue en cour et en bâtiments légués par Levasseur. A cet égard, c’était encore une des fermes les mieux achalandées de l’ancien régime en Brie. Cependant seule la partie habitée a conservé son caractère antique avec son vieux portail cintré et son élévation de toiture. Sa tour en forme de donjon, avec ses encoignures de grès apparents, trahit une construction XVI siècle du temps d’Henri II ; mails tels qu’ils sont, ces bâtiments ne sont qu’une fraction de ceux du château seigneurial du temps passé.
Le château du bourg de Chevry existait encore en 1629.On ne sait plus rien de lui à partir de ce moment ; il reste des vestiges de fossés et de substructions suffisants pour en déterminer l’emplacement. On a trouvé à Chevry-Cossigny des armes de guerre, des statues en bronze, des monnaies et des médailles.
L’église de Cossigny a été démolie en 1809 et sa commune annexée à celle de Chevry depuis 1810. On y voyait une tombe de Catherine Allegrain, veuve de Jean du Pré et une autre de JR de la Forest, décédé en 1705, en son château de Vignolles.
L’église de Chevry n’a qu’une nef. Restaurée au XIV siècle, ruinée par les guerres au XV, elle a été rebâtie au XVI siècle. Elle montre un clocher à quatre pignons qui possède une cloche de l’an 1534. A noter dans l’église un bénitier portant la date de 1697.
Il faut retenir trois fiefs principaux. Beauverger, Passy et la Marsaudière dont chacun avait son château et sa seigneurie.
Au XIX siècle, Passy échut à la famille Selves. L’un ‘eux, Henri Selves, avait installé en 1831, une belle imprimerie dans sa propriété. Henri Selves a été député.
Le fief des seigneuries de Beauverger passa au XIXème siècle à un notaire de Paris du Nom de Petit. Celui de la Marsaudière, a été la propriété d’un baron du premier empire, ancien préfet, M. Petit de Beauverger. Son fils Edmond, a été député de Seine et Marne et sa descendance possède encore le château moderne et le domaine de la Marsaudière en la personne du baron Arthur de Beauverger. »
Source : histoire illustrée du département de Seine et Marne – Maurice Pignard-Pignet – Edition de 1911.